Ô la belle connerie qu’elle venait d’entendre ! Une guilde ? AH ! Des relations, un chef des missions et tout le baltringue, pourquoi pas une chaine avec un boulet au pied tant que vous y êtes ?! Et puis oh… ils font pas les choses à moitié les bougres. Un mois. Un mois entier pour se débarrasser de ce connard prétentieux qui pensait la niquer. Hè. Les gars. Ok elle a grandi avec un dragon dans la montagne comme une sauvage, mais faudrait pas non plus la prendre pour une conne hein ?!

Bref. Décidement remontée à cause de toute cette histoire, Lies décida de faire une pause durant quelques temps, parce que courir tout le pays ça va cinq minutes, mais il faut bien se faire du fric pour vivre. Et oui les enfants, l’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue fortement. Aussi après s’être assurée de la disparition du gus d’Ora-machin, l’albinos boucla ses sacs pour la charmante bourgade de Freesia, voisine de la ville dans laquelle elle se trouvait. De la campagne au pied de la montagne et loin de la mer, que demander de plus ?
Lorsqu’elle arriva à destination, la jeune femme se posa dans une petite auberge, par chance elle n'était pas très chère et elle pouvait facilement y passer la semaine. Rapidement, l'albinos chercha de quoi remplir ses poches et ce fut sans grande difficulté qu'elle se fit embaucher comme serveuse par la sympathique gérante de l'endroit où elle logeait.

C'est ainsi qu'elle se retrouva à jouer la jeune fille innocente et souriante avec des soulards pervers qui la reluquaient en permanence et faisaient des messes basses indécentes à son sujet.
Enfin, tout pour l'argent comme on dit et voilà déjà deux bonnes semaines qu'elle s'était réfugiée à Freesia. L'albinos s'y habituait plutôt bien, les soulards étaient finalement assez drôles et il lui arrivait de boire avec eux à la fin de son service et de faire des concours d'alcool et autres débilités dans le genre. Elle était en train de se dire que rester ici un peu plus longtemps ne lui ferait de mal ni à elle et encore moins à son porte-monnaie.

×

Au matin, il faisait froid. Du moins, il faisait froid pour la plupart des gens du coin, mais pour Lies, c'était tout juste assez frais. L'automne pointait le bout de son nez avec ses premières brises humides et piquantes de froid. Autant d'élément qui ne faisait qu'accentuer la bonne humeur matinale de la jeune femme.
Cette dernière se leva aux premières heures pour s'entrainer, ça l'avait toujours réveillé. Puis après une toilette rapide elle descendit dans l'auberge prendre son petit déjeuné, à savoir un sceau de glace, ainsi que pour faire l'ouverture comme depuis quelques jours et prépara la salle comme il fallait pour accueillir les premiers clients pendant que la gérante s'activait en cuisine, laissant échapper de bonnes odeurs de plat matinal.
Elle avait cru remarquer, que la plupart du temps ce sont des voyageurs tout juste arrivé en ville, en quête de repos... ou d'autre chose.

Uesh:

      La matinée avait été calme pour une fin de semaine. A croire qu'aujourd'hui, les habitants avaient préférés le marché à l'Église. L'auberge était placée au bord de la place qui encadrait la bâtisse religieuse. Lies appréciait de prendre le temps de la contempler, il faut bien évidemment dire qu'à part cela, lorsque qu'elle se posait quelques instants, il n'y avait pas grand-chose à faire.
Cependant, elle avait toujours appréciée les Maisons de Dieu,  les histoires de chacune de leurs pierres elle s'en délecte par simple passion et parfois elle essaye de la deviner, cette histoire.
La dragonslayer perd parfois un peu trop son temps à cela d'ailleurs et à trainer des quelques bibliothèque quand l'envie lui en vient, un peu trop mordu d'histoire et se contentant de cela à défaut des récits que lui faisait son père à écailles. Mais trêves de fioritures inutiles. Les anecdotes comme celles-ci personne ne s'y intéresse alors à quoi bon ?

Il était venu ce moment. Celui ou la jeune femme après avoir posé une dernière choppe, alla s'en prendre une bien fraîche, par la quantité astronomique de glaçons jeté dedans, puis alla s'asseoir dehors. Le képi sur le haut de la tête, protégeant convenablement ses yeux pâles et improbables de la lumière agressante du jour, les soleils blancs sont les plus extrêmes dit-on.

La place était intégralement vide, ou presque. Là, sur un banc, un peu trop prêt d'elle peut-être, se trouvait une jeune fille un peu bizarre grignotant Dieu sait quoi en fixant l'église.
La brune était presque aussi pâle que l'albinos, les yeux sombres et planté à moitié dans le vide et animé par un éclat étrange, vêtue largement et une longue chevelure remontée sur sa tête en une longue queue de cheval par l'aide d'un ruban.
Sa bière à la main, Lies l'observait discrètement, intriguée par l'odeur qu'elle dégageait et l'immense sabre trônant dans son dos.

      Son ouïe fine détecta aisément les propos qui claquèrent comme une insulte aux oreilles de la Dragon Slayer. Elle inspira profondément pour garder sa contenance aux yeux d'un jeune homme, en réalité. Du moins c'est ce que sa voix certifiait par sa tonalité basse et grave, malgré les traits efféminé qu'il arborait sans complexes apparents.
Cependant elle broya bruyamment un glaçon sous ses crocs, comme une menace en réponse à son injure, le regardant d'un air sombre. Elle finit sa bière, puis posa la choppe dans la terre à côté d'elle, se leva, regarda autour d'elle, ils étaient seuls. Elle leva le pied pour s'avancer vers l'étrange connard à sa droite mais, fût appelé par la gérante de l'auberge.
Lies roula des yeux, elle jeta un dernier regard à l'inconnu puis reprit sa voix de serveuse modèle, aussi mélodieuse qu'elle pouvait, donc pas tant mais visiblement suffisamment pour se faire apprécier des clients.

«-J'arrive ~»

Elle tourna majestueusement les talons et ondula les hanches jusqu'au seuil de la porte et rentra dans la petite bâtisse.
L'albinos reprit vaguement son service toujours intrigué par la présence dehors. C'est son odeur le plus intrigant, Lies à l'impression d'en reconnaître les subtilités et pourtant une certaine sécheresse se dégageait de lui, ce qui avait tendance à la révulser. Mais surtout ce qui l'énervait, c'est que visiblement, il l'observait elle aussi, elle s'était donc fait repérée et cerise sur le gâteau elle se fait insulter (oui «Sauterelle» est une insulte).  Agacée par la situation actuelle, la Dragon Slayer abandonna son plateau sans prévenir. Elle le posa violemment sur la table et sortit d'un pas déterminé, le menton relevé et traversa lentement la place pour aller se planter dignement devant le brun, un genou légèrement plié et une main sur la hanche tandis que l'autre replaçait son képi sur ta tête. Elle le toisa lentement, on aurait dit un bébé snobe. Elle aura vite fait de le remettre à sa place.

«-Ecoute-moi, crevette, j'apprécie pas tellement qu'on m'observe et encore moins qu'on me traite de sauterelle alors si t'as un soucis porte tes couilles, si tenté que tu en aie, et viens le dire en face. Lui lâcha-t-elle soudainement et sèchement.

Sa main se crispait sur sa hanche et un rictus de dédain ourla le coin de ses lippes.

Spoiler:

      Le sang de la dragonne ne fit qu'un tour dans sa tête. Son sourcil tique nerveusement et ni une, ni deux, elle attrape le col du gamin en face d'elle une poigne violente et ferme pour le soulever légèrement. Et son visage proche du sien, expirant un souffle glacial et bestiale par le nez, elle prit un ton menaçant pour répondre à ce merdeux prétentieux.

«-J'te rabaisse pas, merdeuse. J'me permets juste de te remettre à ta place, t'en as visiblement besoin. Puis elle prit un instant pour le toiser, décelant une odeur qui ne lui était pas inconnue. Et je trouve ça un peu foutage de gueule de me faire traiter de soumise par un tatoué d'Oracìon Seìs...»

Un sourire narquois et moqueur étira le coin de sa lippe et elle jeta le brun au sol en ricanant.
À y repenser, c'était la première fois que Lies rencontrait un autre Dragon Slayer. Si elle se fiait à ce qu'elle avait sous les yeux, d'un ;  ils ont tous l'air de se comporter de la même manière. Deux ; elle est profondément déçue de voir qu'une crevette pareille puisse avoir reçu le même type d'enseignement qu'elle.
Ou se pourrait-il que le Dragon qui est élevé ce gamin soit aussi chétif, ridicule et pathétique que ce qu'elle a devant elle ? Possible. Après tout, il faut de tout pour faire un monde. Mais surtout, est-ce que son Dragon avait connue le même destin que le sort que le sien ?
Se perdant dans toutes ses questions, Lies baissa inconsciemment sa garde. Aussi, lorsque l'aubergiste sortit pour voir ce que faisait l'albinos et lui demander si tout allait bien, en voyant la jeune femme face à l'inconnu elle venait d'envoyer paître, la dragonne regarda derrière elle pour sourire nerveusement à la Dame et la rassurer.

«-Oui, oui. Tout va bie-»

Sorry ;w;: